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Jell et Kassan
19 juillet 2008

Dimanche 8 octobre 2006. Ce fameux jeudi avait

Dimanche 8 octobre 2006.

Ce fameux jeudi avait débuté par un petit dej en famille avant le départ des enfants pour l'école puis nous nous sommes mises en route. Journée assez laborieuse sur des routes aux mauvais bas côtés, les quelques chemins indiqués sur la carte n'étaient pas accessibles sur le terrain nous obligeant à faire des demi tours et des détours, il nous tardait d'atteindre le GR (chemin de grande randonnée), c'était notre objectif. Quand nous avons fini par y arriver, bonne surprise, c'était aussi un chemin de saint jacques de compostelle donc normalement mieux balisé et entretenu.
Nous avons vite déchanté, des arbres tombés nous barraient le chemin tous les 300m nous obligeant à les contourner dans les brousailles... l'heure tournait, nous n'avancions pas vite et quand j'ai déplié la nouvelle carte (nous étions juste sur la transition) je me suis rendue compte que ce fameux GR restait en forêt et en bord de falaise sur de nombreux kilomètres sans possibilité d'en sortir pour trouver un lieu de bivouac...
Le chemin était de moins en moins bon, j'ai eu des frayeurs en traversant un petit pont dont les planches pourries se déclouaient... Marie a d'abord fait passer Mayarit que j'ai tennu avec les miens de l'autre côté puis est retourné chercher Galou. Je l'ai attendue un bon moment à la fois inquiète et en colère pour cette perte de temps alors que la nuit allait tomber quand elle est revenue en disant qu'elle ne le trouvait pas et qu'elle se demandait q'il n'était pas tombé. Effectivement un bruit sourd entendu peu de temps auparavant et les brousailles bizarement retournée nous ont mis le doute. Nous l'avons quand même cherché, refusant d'admetre l'inconcevable, puis nous avons du nous rendre à l'évidence. C'était un cauchemard dont j'attendais de me réveiller. Larmes et début d'hypoglycémie pour Marie, je décide d'essayer d'accéder au bas du ravin, il faut absolument voir dans quel état il est.
HommageJe l'ai trouvé sur le bord de la voie ferrée, gisant, je n'ai pas eu le courage d'approcher.
Marie est descendue pendant que je remontais la chercher par un autre chemin, nous nous sommes perdues de la voix, moment encore plus stressant, puis nous nous sommes finalement retrouvées auprès de Galou que nous avons recouvert de sa bache. Nous avons commencé à remonter les sacoches de bât dans le but de passer la nuit enveloppées dans nos ponchos auprès des autres poneys laissés attachés dans la forêt.
Le cauchemard continuait. Nous étions en train de remonter péniblement les sacoches de 20 kg dans le noir quand un engin de la SNCF est passé en bas, nous avons dévalé la pente pour les rejoindre avant qu'ils n'évacuent Galou. Nous avons détaché toutes ses affaires que nous avons mis dans l'engin puis ils l'ont soulevé avec une grosse pince et nous sommes allées à la gare de Laroquebrou. Ils nous on ramené un peu plus tard près des lieux de l'accident où nous avons redescendu les sacoches pour passer la nuit dans une petite cabane SNCF au bord des rails.
J'ai très peu dormi car j'angoissait à l'idée de devoir sortir les poneys de ce mauvais pas le lendemain.
Après une nuit presque blanche nous sommes remonté chercher selles, tapis et sacoches pour les descendre à la cabane, les types de la SNCF devaient venir les prendre. Ensuite je suis partie en repérage sur le chemin pour voir si ce que nous avions devant était pire ou mieux que ce que nous avions derière. Devant aussi il y avait un pont à planches pourries... pendant que Marie mettait des pierres sur les plus fines pour que les poneys les évitent j'ai passé mes nerfs sur une grosse branche qui nous barrait le pont, je l'ai abattue avec une grosse pierre un peu pointue comme hache de fortune. Les trois poneys sont passés sans encombres, gros ouf de soulagement. Nous les avons ramenés à Laroquebroue, nous sommes restées à la gare le temps de remplir les papiers d'assurance (des cables SNCF ont été abimés) on a discuté, pris un café et un des types a appelé une de ses connaissance, agriculteur bio, pour lui demander s'il pouvait nous accueillir, il est arrivé un peu plus tard pour prendre le bat et nous sommes arrivées dans sa ferme en fin d'aprem. Nous avons vu sa fille chercher les vaches à poney et à cru, on a discuté puis nous nous sommes retrouvées dans son gite à manger les coulemelles que nous venions de ramasser.
Enfin une bonne nuit de sommeil. Marie a fait la grasse mat, moi j'avais trop de truc qui me trottaient dans la tête. Nous avons déjeuné puis réparé le bat avec l'aide de notre hote.
Nous nous sommes mises en route à 17h30, il fallait qu'on fasse quelques courses. Avant de partir nous avons demandé combien nous devions pour la nuit en gite, le type a dit que normalement c'était 50 euros mais que nous donnions ce que nous voulions, nous avons fini par décider de lui envoyer quelque chose de plus personnel que de l'argent.
Arrivé à Siran, pendant que je faisais les courses Marie discutait avec le petit attroupement de gamins et parents qui s'est rapidement formé. Une dame a fini par proposer de nous laisser dormir dans sa maison en travaux et on a trouvé un petit pré pour les poneys. Pendant que Marie allait avec eux voir l'endroit j'ai fait faire un tour sur Jell à tous les enfants, la boulangère a ramené du pain pour les poneys puis une grosse poche repas pour nous avec 4 steaks, 4 chocolatines, des raviolis... très sympa!
Nous avons donc fait un festin dans notre petite maison avant de dormir dans un lit douillet alors que la nuit s'annonçait très fraiche dehors.
Le lendemain matin la propriétaire de la maison est arrivée avec des croissans! Ca réchauffe le coeur et remonte le moral une si grande hospitalité surtout qu'aucun de ces gens n'était au courrant de ce qui venait de nous arriver...
Nous nous sommes mises en route pour notre première grande journée depuis l'accident. J'ai proposé à Marie de prendre Kassan bâté derrière mais une inconpatibilité de caractère avec Mayarit, qui a failli nous valoir un autre accident, a contrarié ce projet, c'est donc moi qui ai récupéré Kassan derrière Jell.
Nous avons fait une bonne étape et ce soir nous sommes installées dans un champ, j'attend que Marie aie fini de téléphoner à Emile pour prendre mon tour à la cabine et appeler mon copain dont je n'ai eu que le répondeur depuis l'accident. Dans 4 jours nous serons normalement à Saint Cybranet (chez ma mère) pour quelques jours de repos bien mérités.

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Commentaires
C
oh la la que d'emotion. Pfff pff.
L
Vraiment terrible !... :(
M
Quel coup dur cet accident...C'est horrible...
Jell et Kassan
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